Paris 7eme – Ecole primaire La Rochefoucauld : un homme se suicide dans le hall sous les yeux des enfants

suicide-ecole-larochefoucauldUn homme de 51 ans s’est donné la mort mercredi dans l’école Saint-Pierre-La Rochefoucauld, dans le VIIe arrondissement de Paris, devant une dizaine d’élèves de CP. Il «a pénétré de force dans le hall» de l’école à 11h30, a expliqué sur place le recteur de l’académie de Paris, François Weil. L’homme était connu pour des faits de violences sur sa femme et ses enfants, un garçon et une fille aujourd’hui âgés d’une vingtaine d’années, selon les informations d’Europe 1. Son fils aurait été scolarisé dans l’établissement, indique par ailleurs une source policière. La radio RTL cite son épouse, Christine, qui raconte qu’ils ont habité vingt-deux ans dans le quartier, rue Saint-Dominique, et qu’ils avaient vue sur le préau. Elle l’a eu au téléphone en début de semaine et a senti qu’il n’était pas bien: «C’était un peu son quotidien, c’était un peu son état, pas dépressif, mais il n’a jamais été bien dans sa peau», déclare-t-elle sur RTL. Une source policière contactée par Le Figaro affirme que l’homme et son épouse étaient séparés, ce qui pourrait avoir contribué à accentuer son mal-être.

Le quinquagénaire n’est pas entré par la cour principale mais par un bâtiment adjacent, d’où il a accédé au hall d’accueil. Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, a affirmé que «des gardiennes se sont opposées» à son intrusion, ce qu’a confirmé le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, qui a écourté un déplacement à Bruxelles pour se rendre sur place. «Il était violent physiquement», a-t-il affirmé aux journalistes, soulignant que les personnels de l’école n’avaient «aucun reproche à se faire» . L’arme «était dans son sac», a ajouté Rachida Dati, la maire UMP de l’arrondissement. Une fois qu’il s’est dégagé des personnes qui tentaient de le neutraliser, l’homme a placé le canon de son fusil sous sa mâchoire avant de tirer, la décharge faisant éclater une partie de sa tête. Il aurait fait une déclaration avant de se suicider, assurent certains élèves.

Selon Irène, une mère d’élève, la scène s’est déroulée en bas d’un escalier que les petits de CP, âgés de 6 ou 7 ans, étaient en train de descendre pour la pause du déjeuner. Après une «détonation énorme», elle dit que «tout le monde s’est enfui en hurlant», estimant qu’outre la dizaine d’enfants présents d’autres avaient pu voir la scène du haut de l’escalier.

Pierre-Jean Doriel, lui, a trois de ses filles scolarisées dans l’établissement. Maëlle, 9 ans, était dans la cour avec ses camarades quand le drame s’est produit. «La cour est séparée du hall par une simple porte en bois vitrée. Du coup, les élèves ont tout entendu, les cris, le coup de feu», raconte le père au Figaro. «Un des maîtres d’école qui était aussi dans la cour m’a raconté que les enfants ont tout de suite pensé qu’il s’agissait d’une prise d’otages. Ils se sont mis à prier, à crier, à appeler leurs parents…», ajoute Pierre-Jean Doriel. Selon lui, les enfants ont été très vite évacués vers un gymnase situé plus loin. Sa fille, qui avait jusque-là consolé ses camarades, s’est effondrée en larmes en le voyant arriver. Depuis, l’enfant, rentrée chez elle, raconte les choses dont elle se souvient, petit à petit.

Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a confirmé qu’a priori «rien ne permet de penser que l’homme voulait s’en prendre à qui que ce soit dans cette école». Les enfants témoins de la scène ont été pris en charge par le Samu pour un suivi psychologique prévu sur «plusieurs jours» selon Vincent Peillon. Des mères d’enfants scolarisés dans l’établissement ont toutefois exprimé leur colère sur BFM TV. «Il n’y a pas de sécurité, les gens rentrent, sortent. On a dit cinq cents fois que l’entrée était compliquée dans cette école», a déclaré l’une d’elles. Ce que confirme Pierre-Jean Doriel: «Cela fait des années que l’on signale qu’on peut entrer dans cette école comme dans un moulin», déplore-t-il, ajoutant ne pas savoir si les écoliers iront en classe demain.Outre Vincent Peillon, Anne Hidalgo ou encore Rachida Dati, l’ancien premier ministre François Fillon s’est lui aussi rendu sur place selon BFMTV, pour soutenir le personnel et les enfants, mais aussi car l’un de ses enfants est scolarisé dans cet établissement qui accueille des élèves de la maternelle au bac, à deux pas des Invalides et de la tour Eiffel. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a pour sa part affirmé son «entier soutien à l’ensemble des petits Parisiens présents sur place» et à leurs parents dans un communiqué. Exprimant «l’émotion de toute la Nation», le président François Hollande a quant à lui assuré que la protection des écoles était une priorité de l’exécutif et que tout serait fait «pour venir en soutien à ces enfants, à ces personnels». «Nos écoles doivent être protégées des violences et c’est une priorité du gouvernement» a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

(source : leFigaro.fr)

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